En danger

La Cigogne noire est un grand échassier de près de 2 m d’envergure. Si son dos est noir, son ventre lui est blanc, ses pattes et son bec rouges vifs et son plumage arbore de beaux reflets métalliques pourpres et verts. Mais cette observation haute en couleurs il faut la mériter car l’oiseau est farouche et discret. Le plus souvent, sa présence est révélée par des traces sur la vase ou sur le sol meuble au bord des rivières et des étangs.

À l’inverse de la Cigogne blanche qui est un oiseau des campagnes et des steppes, la Cigogne noire est avant tout forestière. Les nids très volumineux – ils peuvent atteindre 1,5 m – sont placés dans de grands arbres. En Loire-Anjou-Touraine, elle adopte le pin maritime, à condition que celui-ci soit de taille respectable et qu’un taillis sous la futaie préserve son intimité des regards indiscrets.

Son domaine de chasse, très vaste (50-150 km² de rayon d’action), comprend des ruisseaux et petites rivières, des étangs marécageux, des prairies à végétation basse. Les poissons, batraciens, quelques micro-mammifères, reptiles, crustacés et insectes constituent un menu de choix.

Tendances d’évolution

La population de Cigogne noire est en augmentation en Espagne et Europe de l’Est mais en déclin dans les pays baltes.

Son retour en France en tant que reproductrice est assez récent. La première aire a été découverte en Touraine en 1973, puis des cas de nidification ont été signalés dans le Jura. Actuellement, on estime que 4 à 8 couples se reproduiraient en région Centre-Val de Loire, mais la discrétion de l’oiseau rend difficile l’estimation des effectifs.

Le retour de la Cigogne noire dans la région est l’un des événements ornithologiques majeurs de ces dernières années. Il s’explique en bonne partie par la protection de l’espèce en Europe, par la maturation et par le maintien de l’étendue de nombreux massifs forestiers au cours du siècle écoulé, mais également par la préservation d’un nombre suffisant de milieux naturels ou semi-naturels humides.

Menaces

  • Atteintes aux habitats et aux zones de nourrissage, en particulier par boisements des vallées forestières et des fonds humides
  • Mort par électrocution ou par choc avec des lignes à haute et moyenne tensions
  • Dérangements trop fréquents, pouvant perturber la reproduction et/ou l’élevage des jeunes : promeneurs, travaux forestiers à proximité de nids occupés. La Cigogne noire est en effet très farouche et abandonne facilement son nid si elle est dérangée
  • Risques réels de collecte d’œufs et de destruction (confusion avec le Héron cendré,
    pourtant tout aussi protégé !)
  • Pertes de nids par abattage de l’arbre porteur, entraînant perturbation et retard dans la reproduction